Il semble étonnant, et il est dommage, que Reynald Secher, docteur en histoire, commence un livre qui a pour objet de mettre en lumière une vérité que, depuis deux siècles, on a cherché à étouffer par l’affirmation d’une contre-vérité manifestement empruntée à la « pensée unique », encore enseignée dans les écoles de la République, peut-être jusqu’en Sorbonne.

Je veux parler de La Vendée-Vengé, le génocide franco-français, et de son premier chapitre intitulé L’Espoir, dont voici le premier paragraphe.


« Pétitions, procès, cahiers de doléances sont unanimes ; l’Ouest, comme le reste de la France, est malade de l’évolution centralisatrice de l’Église et de la monarchie qui s’exprime surtout depuis Louis XIV. Plus que le roi lointain, l’administration est principalement visée. On lui reproche ouvertement de favoriser l’épanouissement de nouvelles irrégularités, de nouveaux privilèges, de perpétuer les anciens, et comble de paradoxe, de manquer de rationalité. Plus grave, elle est accusée de mener une politique systématique de répression et de pénaliser toute forme d’initiative locale et personnelle. »


À sa lecture, on peut se demander si l’auteur a réellement étudié les fameux cahiers de doléances et s’est interrogé sur les raisons de leur similitude, non seulement en Vendée, mais dans toute la France. Il convient de rappeler qu’un tel travail a été fait, peu avant le début de la guerre de 14-18, par celui qui, s’il n’avait pas été tué en 1916, serait devenu l’un des plus grands historiens du XXe siècle, Augustin Cochin (1876-1916)1.


Reste cette accusation de centralisation, reprise jusqu’à plus soif par l’histoire officielle. Dans son Siècle de Louis XV, Pierre Gaxotte a clairement montré, que jamais État n’a atteint un tel degré de décentralisation que la France des règnes de Louis XV et de Louis XVI. Du haut en bas de l’échelle, le gouvernement était personnel. « Chacun, a écrit Funck-Brentano dans un livre magnifique2, avait, dans sa place, une liberté d’action dont nous avons perdu jusqu’au sentiment. »

X.S.


1. Voir Les Sociétés de pensée et la démocratie moderne, Plon, 1921, rééd. Éditions du Trident, 2011 - La Révolution et la libre-pensée, Plon, 1924.


2. Le Roi, Hachette, 1912.




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