François Bert


Le Temps des Chefs est venu

Autopsie de la personnalité présidentielle et solutions pour l’avenir


On a souvent dit que les Français étaient conservateurs, et il semble que ce soit exact puisqu’il n’a fallu pas moins qu’une révolution sanguinaire, préparée de longue main par une « élite » militante et organisée, pour renverser une monarchie qui avait porté notre pays au premier rang en Europe, par sa population, sa richesse, son art et sa douceur de vivre.

Remarquons d’ailleurs que cette tendance au conservatisme est l’apanage de tous les peuples. Il faut, pour les faire changer de direction – en bien comme en mal – des volontés surhumaines ou des épreuves généralement sanglantes.

L’Europe, privée de boussole depuis deux siècles – et sa boussole a été longtemps la France – en a donné, au cours du XXe siècle, des exemples frappants. Ceux qu’elle a portés au pouvoir, ou plutôt qui l’ont pris, n’ont pas été désignés selon des critères préétablis.

Elle est actuellement divisée contre elle-même. Et chacun n’y pense qu’à persévérer dans l’être – ou le non-être. Angéla Merkel est décidée à briguer un quatrième mandat qui ne lui sera probablement pas refusé ; et les Français, qui vont choisir un politicien bien propre sur soi, qui a fait partie de tous les gouvernements (non socialistes) depuis vingt-cinq ans, ne risqueront guère non plus d’être surpris !


Si je vous dis tout ceci, c’est que j’ai l’intention de rendre compte du livre de François Bert intitulé Le Temps des Chefs est venu. Rien de très original, si l’auteur veut parler de la France. Il est certain que la nation française a, pendant de longs siècles, toujours eu des chefs – même en périodes de désordres profonds, voire de guerres civiles –, et que, depuis qu’elle a coupé la tête à son roi, et surtout depuis que la bourgeoisie libérale, véritable bénéficiaire d’une révolution imbécile et sanguinaire, a imposé son pouvoir, elle n’en a plus que d’éphémères. La plus grande partie du XIXe siècle, le XXe et le début du XXIe en sont la triste preuve.

Le sous-titre du livre de M. Bert, Autopsie de la personnalité présidentielle et solutions pour l’avenir, n’est pas sans nous donner quelque espoir d’une possibilité de changement, bien que, dans son esprit, celui-ci reste limité au cadre démocratique qui, soit dit en passant, n’a pas fait ses preuves en France.

Il est d’ailleurs curieux que l’auteur nous donne comme exemple d’une sélection naturelle – à la fois directe et populaire – celle des chefs vendéens au cours de la Révolution. Il a fallu, pour cela, rien moins qu’une guerre civile impitoyable.

Si nous ne limitions pas nos réflexions à la France, on pourrait aussi parler, par exemple, de Mussolini et de la marche sur Rome qui, en 1922, a sauvé l’Italie d’une révolution communiste à la Bela Kuhn ; ou encore de l’Espagne et de la démarche de Franco, après les innombrables meurtres couverts par la bourgeoisie libérale, et l’assassinat de José Antonio [1903-1936], fondateur et chef de la Phalange espagnole, enlevé et fusillé par les Rouges.


Je remarquerai, pour finir, que ce que préconise François Bert, est exactement ce que le Président Donald Trump est en train de faire aux États-Unis. Car, pour une fois, un chef s’est levé, et le peuple américain, qui méprisait ses élites auto-proclamées comme nous méprisons les nôtres, lui a tendu la main. Pour une fois, le processus démocratique a joué dans le bon sens.

La même chose adviendra-t-elle chez nous ? Pour le moment, rien ne le laisse penser. Personne ne me fera croire que le politicien chevronné François Fillon ait l’étoffe d’un chef, au sens où l’entend M. Bert, et que, s’il est élu, ce qui est probable, l’avenir en sera fondamentalement changé.


X. S


François Bert, Le Temps des Chefs est venu, Autopsie de la personnalité présidentielle et solutions pour l’avenir. Edelweiss Éditions, novembre 2016.


PS – Écrit avant les mésaventures médiatico-judiciaires de F. Fillon.



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