Jacqueline Pascal, fille spirituelle de Blaise

biographie

par André Bord


Spécialiste de Saint Jean de la Croix, André Bord s’est également intéressé à Pascal et à sa famille. Après avoir publié, en 2005 un Pascal vu par sa sœur Gilberte, il donna, en 2009, Jacqueline Pascal, fille spirituelle de Blaise, fine analyse des rapports, parfois difficiles du frère et de la sœur.

Mais il lui faut bien replacer la vie de cette famille dans un contexte plus large, et il semble difficile de contester que l’un des premiers cercles d’influence, pour Blaise comme pour sa sœur, ait été l’aventure janséniste. Pourquoi l’auteur semble-t-il le nier, écrivant, par exemple, au moment de l’entrée de Jacqueline à Port-Royal « La Mère Angélique [Jacqueline Arnauld] n’a pas la vocation de théologienne, elle défend même aux religieuses de s’en mêler et elle déplore ces querelles, ce qui d’ailleurs pulvérise le fantôme du jansénisme. »

Ce parti-pris transparaît tout au long de l’ouvrage, et s’affirme dans le dernier chapitre, intitulé Martyre de la vérité : « Blaise avait fait comprendre à Jacqueline que la querelle théologique n’était que prétexte pour satisfaire le pouvoir et cacher l’attaque contre Port-Royal due à la jalousie porteuse de haine et de destruction, » etc.

Aussi le lecteur de ce livre doit-il savoir que le jansénisme, qui se disait persécuté pour des motifs qui n’existaient pas, fut, en réalité, une idéologie, porteuse de divisions dans le domaine religieux et dans le domaine politique. Dès son apparition, et jusqu’à la Révolution, cette idéologie fut utilisée contre la monarchie. Condamnée par plusieurs papes, elle ne disparut complètement qu’avec le premier concile du Vatican.

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