Robert Brasillach  - Le Paris de Balzac



Il est des titres qui nous enchantent à un point tel que nous hésitons longtemps à ouvrir le livre sur lequel ils s’impriment. Ainsi avons-nous jadis rêvé longuement avant de commencer Aimer Balzac de Claude Mauriac. Et quel plaisir lorsque la substance de l’ouvrage tient les promesses de l’enseigne.

Aussi quelle ne fut pas notre surprise émerveillée lorsque, par une claire et froide matinée de janvier 1985, nous sauta aux yeux, à la vitrine d’une librairie proche de ce Luxembourg qui leur fut si cher à tous deux : Le Paris de Balzac de Robert Brasillach.

Il s’agit, en réalité, de la première édition d’une conférence fait par Robert Brasillach, en 1930, aux étudiants d’Action Française, sur un thème qui lui était cher puisqu’il lui avait consacré un mémoire en Sorbonne.

Ainsi que le note Maurice Bardèche dans sa préface, l’intérêt de ces quelques pages réside peut-être surtout dans le fait que Brasillach « a pu connaître encore ce Paris de Balzac qui a aujourd’hui disparu » - dont la disparition définitive date des années 50, voire des années 60 - et que nous recherchons avec tant de nostalgie dans les pages de tant d’écrivains, de Baudelaire à Carco et à Mac-Orlan, de J.-P. Clébert à Clément Lépidis, et dans les clichés de tant de photographes d’Atget et Vert à René-Jacques, Doisneau et Willy Ronis !

Balzac « habite » Paris et il est encore certaines ruelles, certaines cours, certaines portes cochères, certains passages qui nous font sursauter et nous replongent, le temps d’un éclair, dans l’atmosphère toujours vivante de la Comédie humaine : pour lui comme pour moi « Paris est une créature : chaque homme, chaque fraction de maison est un lobe de tissu cellulaire de cette grande courtisane de laquelle (nous connaissons) parfaitement la tête, le cœur et les moeurs fantasques. » Ainsi définit-il, dans Ferragus, les véritables « amants de Paris ».

Pour le Brasillach de 20 ans, le Paris de Balzac est bien naturellement celui de la Rive Gauche et, plus précisément, le Quartier latin que l’un, descendu de sa chambre de la rue Lesdiguières, de la rue de Tournon ou de la rue des Marais-Saint-Germain, l’autre, échappé de sa turne de l’Ecole, parcoururent en tous sens.

« Qui n’a pas pratiqué la rive gauche de la Seine, entre la rue Saint-Jacques et la rue des Saints-Pères, ne connaît rien à la vie humaine ! » a écrit Balzac. Et Brasillach en écho, quelque 100 ans plus tard, dans Notre Avant-guerre : « Mais notre patrie restait toujours le Quartier Latin, notre jardin du Luxembourg, nos cafés, les étroites salles du boulevard Saint-Michel... Paris s’étendait autour de nous... »

Ainsi ce que Brasillach apprécie avant tout dans les descriptions de Balzac, c’est l’amour dont elles témoignent pour Paris, ses rues, ses vieilles maisons et ses habitants - tels qu’il les retrouva lui-même, presque inchangés - c’est ce « goût du passé » qui, dit-il ailleurs, «  ne s’acquiert pas ».


Xavier Soleil


Le Courrier Balzacien, n° 19, avril 1985 - reproduit par les Cahiers des Amis de Robert Brasillach, n° 31, été 86.



Quelques sites sur Robert Brasillach :


brazillach.org


Bibliographie de Brazillach


http://www.guerre-mondiale.org/Documents/brasillach.htm



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