Dans le Monde du 24 février 2006, Marc Fumaroli présente une nouvelle édition des Nouvelles et Contes de Balzac. On y trouve cette remarque saisissante qui montre, une fois de plus, l’actualité du grand écrivain : « L’actualité historiale de ce que Balzac appelle, un siècle et demi avant Huntington, un « choc de civilisation » est saisissante. Ses tableaux du terrorisme et du contre-terrorisme en France, en Espagne, en Italie et en Russie sous la Terreur, le Consulat et l’Empire, sont encore plus en résonance avec le monde où nous-mêmes sommes entrés depuis le 11-septembre new-yorkais que tout ce qu’écrivent aujourd’hui les Rushdie ou les Naipaul. »
Et
Fumaroli ajoute : « Le fil rouge
qui relie les
perles noires d’El Verdugo, du Bourreau
de Navarre,
d’Une passion dans le désert,
de L’Auberge
rouge, du Grand d’Espagne,
c’est la grande idée
de Rousseau selon laquelle la civilisation et ses Lumières
ne
sont que la fragile pellicule sous laquelle gronde et perce la lave
sauvage (et sublime) de la nature humaine sortie de ses gonds et
revenue à son état de violence primitive.
Idée
vérifiée par les ravages de la guerre civile
française
et de son exportation à grande échelle par
l’impérialisme napoléonien, tant dans
la vie
collective des nations que dans la vie privée des individus. »